Il nous faut regarder
J'ai reçu un mail ce matin, un message bouleversant, qui disait : "Il suffirait pourtant de les regarder vraiment, les gens. De chercher à comprendre ce qu'ils cachent derrière... [ceci, ou cela]... des êtres humains".
Un mail comme un point de soulignement, pour changer de mon fatigant point d'interrogation, à la note que je voulais faire, la suite de celle d'hier. "L'essentiel".
L'essentiel c'est ça. C'est qu'il nous faut regarder. Regarder vraiment. Les gens surtout, et puis les fleurs, les choses, la vie, le monde...
Pour reprendre les mots d'Yves Simon, "Si tu prenais le temps camarade de rencontre, de me regarder dans la peau, au coeur de ma solitude, là où s'inscrivent les mémoires de l'amour, de la guerre et du froid".
Ma fleur d'hier était un exemple. C'était une fleur de marronnier rouge. Ma photo l'a isolée de son groupe, je l'ai photographiée "au coeur de sa solitude" et personne ne l'a reconnue, vous l'avez prise pour un lys. Et elle le mérite bien. Comme tant d'autres, lorsqu'on les regarde ainsi... Humains ou non.
Je les avais découvertes et présentées l'an dernier ici, ces fleurs de marronniers. J'écrivais : "Elles sont si belles, et je ne le savais pas". Je pourrais dire la même chose. Et puis surtout : "Il nous faut regarder...".
Par petit groupe en blanc, avec une profondeur de champ normale...
Et en grappe, la vision habituelle...Façon Pastelle. :)
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Derrière la saleté
S'étalant devant nous
Derrière les yeux plissés
Et les visages mous
Au delà de ces mains
Ouvertes ou fermées
Qui se tendent en vain
Ou qui sont poings levés
Plus loin que les frontières
Qui sont de barbelés
Plus loin que la misère
Il nous faut regarder
Il nous faut regarder
Ce qu'il y a de beau
Le ciel gris ou bleuté
Les filles au bord de l'eau
L'ami qu'on sait fidèle
Le soleil de demain
Le vol d'une hirondelle
Le bateau qui revient
L'ami qu'on sait fidèle
Le soleil de demain...
(Jacques Brel)
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