Ces blogueurs qui disparaissent
"Je crois que bloguer permet de se rendre compte à quel point la vie des autres est fascinante et digne de respect. Je crois que bloguer m'est devenu absolument indispensable et que c'est une aventure humaine exceptionnelle. Je crois qu'on peut tomber amoureux de quelqu'un qui blogue et se laisser envahir par ses mots et son histoire jusqu'à l'obsession.
[...] Je crois que les blogs nous poussent à la tolérance, à la retenue et à la réflexion et qu'ils sont des vecteurs de démocratie et d'amour par le partage."
Ces mots ne sont pas les miens, ils pouraient l'être, mais ce sont ceux de Marie. Marie Dorléan est une blogueuse qui a disparu dans les méandres du net. Marie est mon premier chagrin de blog. Car elle avait raison, Marie, j'étais tombée amoureuse de son écriture. Je n'étais d'ailleurs pas la seule, Franck lui avait rendu un superbe hommage. Il parle d'elle tellement mieux que moi, et il dit l'essentiel. C'était en 2005. Franck a disparu aussi. Et il est revenu...
Mon blog existe depuis deux ans et demi, depuis que je fais de la photo, mais ça fait dix ans que je me promène sur le net. Et depuis dix ans, j'en ai vu s'envoler des blogs et des blogueurs. Bien sûr, à force, on se tricote une petite carapace, on s'habitue hélas, mais ça fait toujours de la peine. Parce qu'on s'attache. A une écriture, à une histoire, à des photos, et au bout du compte à une personne.
Un blogueur qui disparait, c'est une porte qui se ferme. Et ça me rend mélancolique. Même si d'autres portes s'ouvrent chaque jour.
Bien sûr, c'est plus facile lorsqu'ils disent "Ne m'attendez pas, ne m'attendez plus". Au moins on sait qu'ils ne sont pas morts, et on les espère heureux dans leur nouvelle vie, ou à réaliser ce qu'ils ont à faire. Mais inutile de dire ou de penser "Oubliez moi". Voilà 7 ans que je n'ai plus de nouvelles de Marie, et elle me manque toujours. D'ailleurs si quelqu'un en a...
"Notre vie est un train d'où descendent ceux qui sont arrivés à leur destination et dans lequel montent de nouveaux compagnons de route... que nous abandonnerons d'ailleurs peut-être bien nous mêmes, arrivés à notre destination du moment."
Peut être, oui... Mais c'est drôlement triste.
La liste serait trop longue de tous ceux à qui je dédicace cette image et cette note. Je crois qu'ils et elles se reconnaîtront. :)
Mais si vous repassez par là, dites moi ce qu'il y a de l'autre côté du passage...
Et c'est valable pour les commentateurs aussi ! ;)
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Edition du matin : Pour Dame, le passage sans le visage